L’édito de Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep.
Partager
Alors que nous avons tous à l’esprit les déplacements évités grâce aux outils numériques, l’immatérialité d’Internet agit comme un écran d’invisibilité sur le coût environnemental que son usage représente. La croissance du trafic « entrant » de plus de 25 % par an, l’augmentation des capacités des réseaux ou des centres de données, ou encore le renouvellement rapide et le faible recyclage des terminaux mobiles, écrans, ordinateurs ou téléviseurs sont des sujets préoccupants.
C’est pourquoi le gouvernement a confié à l’ADEME et à l’Arcep en 2021 une mission pour mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France, afin de définir in fine des leviers d’action pour une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux par les acteurs du numérique.
Publiée en janvier 2022, l’étude a montré que l’impact environnemental du numérique devait tenir compte, au-delà des émissions de gaz à effet de serre, de l’épuisement des ressources en minéraux et en métaux nécessaires à la fabrication des équipements numériques. Elle confirme que les terminaux (écrans et téléviseurs majoritairement) sont les principaux contributeurs avec une part de 65 à 90 % de l’impact selon l’indicateur environnemental considéré. Une démarche d’étude multicritère et par cycle de vie des produits s’avère donc adaptée, et les travaux se poursuivent en ce sens. L’Arcep et l’ADEME sont aujourd’hui pleinement mobilisées pour apporter aux acteurs et aux consommateurs une connaissance fine des enjeux, les invitant ainsi à adopter à des comportements vertueux.